28
juin 2014 :
Pose d’une plaque commémorative à « Kurhaus Cademario »
(Tessin)
où Nikos Kazantzaki a été soigné en 1955.
Intervention de Georges STASSINAKIS
Président du Comité de coordination
de la Société internationale des amis de Nikos Kazantzaki,
Ambassadeur de l’Hellénisme (Grèce),
Chevalier de l’Ordre national du Mérite (France).
Monsieur
l’Ambassadeur,
Monsieur le
Maire et Messieurs les Conseillers municipaux
Monsieur le
Directeur,
Madame la
Vice-présidente de la Communauté hellénique du Tessin,
Mesdames et
Messieurs,
En novembre dernier, la Communauté hellénique du Tessin a
organisé un événement culturel. Invité par son président, Stavros Rantas, j’ai
eu l’occasion d’évoquer avec lui, l’Ambassadeur de Grèce et le Directeur de
cette Maison de cure le séjour de Kazantzaki dans cet établissement en 1955. Je
leur ai proposé d’y apposer une plaque pour commémorer cet événement. La
proposition a été bien accueillie. Je les remercie tous sincèrement. Je me félicite que ce vœu se réalise
aujourd’hui.
La pose de cette plaque honore ainsi un grand écrivain, poète
et penseur grec et universel, dont le message – oh combien actuel - est fondé
sur le rapprochement des peuples et des cultures, sur la primauté des valeurs
humanistes et spirituelles, sur l’amour et la protection de la nature.
Nikos
Kazantzaki résida dans ce canton à deux reprises : en 1918 et en 1955.
En 1918, il visite plusieurs localités de la Suisse alémanique et du
Tessin.
Le 11 mars, accompagné d’une amie, il séjourne à Gandria, que
nous visiterons demain avec M. l’Ambassadeur de Grèce et à Madame Maria Irini
Carapanayioti que je remercie. Dans ses
carnets, il note: Une merveilleuse
journée : nous sommes arrivés à Gandria, à l’Hôtel Seehof. Notre cœur a
bondi. Nous nous sommes dit : ici
nous serons heureux. Il y reste jusqu’au 21 mars.
Il effectuera un second séjour en Suisse en 1955.
Le 10 juillet 1955, il écrit à un ami qu’avec sa femme Eleni,
il réside dans une maison de repos, à
Cademario, un petit village à 600 mètres
d’altitude, précise Eleni. Il est soigné d’une leucémie déjà déclarée. Il y
fait des analyses de sang. Nous ne connaissons pas la durée exacte de ce
séjour. Une dernière lettre à un ami de
Kurhaus est datée du 27 juillet. Le 10 août il est à Zurich, avant de partir
pour l’Alsace rencontrer le grand humaniste Albert Schweitzer.
A propos du Kurhaus, il écrit:
Eleni et moi
nous nous reposons… Pour nous, que veut dire « nous reposer » ?
Cela veut dire que nous travaillons à ce que nous désirons, non pas à ce
qu’exige la nécessité extérieure… Je pense commencer ici une nouvelle œuvre qui
s’intitulera « Rapport au Greco », une sorte de biographie dans
laquelle je me confesserai à mon grand-père, le Greco…
Eleni, de son côté, se souvient :
Les amis viennent
le voir et les rires de Nikos fusent avec une fraîcheur renouvelée. Parmi eux
Helmut von den Stienen, qui traduit en allemand « Le pauvre
d’Assise », l’éditeur italien Aldo Martello et sa femme Anna, l’éditeur de
Buenos-Aires Carlos Lohlé. Il y a même à Cademario une « muse », une charmante
jeune poétesse allemande qui a du sang français dans les veines. Elle s’appelle
Mila Bouvet. Nikos aime ses poèmes et sa conversation pleine d’imprévu.
Enfin, Kazantzaki écrit à un ami:
Ma santé est
excellente. Je me suis bien reposé ici à la montagne.
En souvenir de cet événement, j’ai l’avantage de remettre à
Monsieur le Maire de Cademario et au Directeur du Kurhaus cinq photos de
Kazantzaki avec son épouse, son traducteur argentin Carlos Lohlé et la poétesse
Mila Bouvet prises ici même.
Je vous remercie.